Concert de Jordi Savall

Christoph Willibald Gluck : Don Juan ou Le festin de pierre

Après Mozart, avec son opéra Don Giovanni, Gluck (1714-1787) s’est emparé de l’histoire de Don Juan pour en composer un ballet-pantomime, créé à Vienne en 1761. La partition originale étant perdue un travail de création est fait à partir des copies où figure seulement une description très générique. La capacité de Gluck à évoquer l’histoire avec la musique et sans le texte incite à imaginer que telle partie renvoie à telle action. Des moyens très simples utilisent toutes les ressources de l’orchestre et permettent d’obtenir des effets incroyables. Sa musique n’est pas compliquée, elle est immédiate.
Jordi Savall et Le Concert des Nations retrouvent toutes les couleurs de ces partitions et nous rappellent qu’un quart de siècle avant Mozart, une autre personnalité hors du commun hantait les scènes d’Europe avec toute la puissance évocatrice dont la musique est capable : C. W. Gluck. Jordi Savall et son orchestre retrouvent toutes les couleurs de ces partitions.

Georg Friedrich Händel : Water Music

Ce brillant ensemble d’une vingtaine de morceaux pour une cinquantaine de musiciens, distribués en trois Suites, fut joué le 17 juillet 1717 pour accompagner une fête nautique itinérante sur la Tamise. Chaque suite illustre différents moments des festivités : la Suite en fa (pour le cor) pour la remontée de la Tamise accompagnant la barge de Georges 1^er, la Suite en sol (pour la flûte) pour le souper royal, la Suite en ré (pour la trompette) pour le retour du roi à St-James Palace.
Des thèmes marqués, une instrumentation riche, la virtuosité des rythmes et de l’ornementation des mouvements de danse qui s’opposent à la tendresse des passages lents, ancrent cette œuvre dans une tradition de la musique instrumentale anglaise et ont participé, dès sa création, à son grand succès populaire.

Jean-Philippe Rameau : Les Boréades

De la dernière tragédie lyrique de Jean-Philippe Rameau, on sait seulement qu’elle a été répétée le 25 avril à Paris et le 27 avril 1763 à Versailles. On ne sait rien des dates de composition, de publication ni d’une création à l’époque. Sinon la création avortée en raison de la mort du compositeur en septembre 1764.
Ce n’est qu’en avril 1975, à Londres, que la création intégrale a lieu sous la baguette de John Eliot Gardiner.
L’œuvre, considérée comme la dernière relevant de l’esthétique baroque, relate les amours contrariées d’Alphise, reine de la Bactrie, et de Abaris, un étranger sans noblesse. Elle devrait en effet épouser un des princes Boréades. In fine, Apollon révèlera qu’il est le père d’Abaris et tout rentrera dans l’ordre.